Jamais ,trajet n’aura duré si longtemps, énorme bouchon à Lens,travaux et déviations, nous avons tout connu !.
En cours de route, à remarquer, à Auchy-lès-Hesdin, une symbolique architecturale : une grande usine, à côté un petit château et en face une église toute blanche avec deux hautes tours surmontées de bulbes. Nous arrivons dans le Ternois. Le paysage champêtre qui nous entoure inspirerait plus d’un peintre : un doux vallonnement, les carrés jaune citron de colza, ceux ocres des terres labourées, les prairies bien vertes, ajoutez-y des vaches noires et blanches, un petit bois et clocher pointu en ardoise, vous obtenez une toile romantique.
A Fressin, les 10 et les 6kms marcherons sur les chemins fréquentés sûrement par Georges Bernanos tandis que les 3kms « flânerons » dans le village. Sa très grande église se dresse dans un plus pur style gothique flamboyant (15ième). De délicates sculptures faîtes d’animaux, de feuillages courent entre les piliers et le sire de Créquy repose dans son tombeau. La maison de Georges Bernanos a été restaurée elle est flanquée d’un pigeonnier d’époque de briques rouges et blanches alternées. En hauteur, les vestiges d’un ancien château du 15ième siècle, en descendant, une très belle demeure datant de 1606 et en bas coule un filet de rivière, la Planquette.
Bon repas à l’Auberge de la Ferme du Sire de Créquy à Fruges avant de se rendre au Centre Historique d’Azincourt.
La chaleur et la digestion me font somnoler….. Mais qu’arrive-t-il ?. Le ciel est plombé, il pleut à torrent, le paysage s’est transformé et des bruits inquiétants montent du sol, une chouette hulule…Je me retrouve transportée en haut de la tour du château d’Azincourt. Nous sommes dans la nuit du 24 au 25 octobre 1415. Devant moi, les armées françaises et anglaises se font face, je suis devenue « chroniqueur du Moyen-Age ». Vite, avant la bataille, allons recueillir les réflexions agressives et vaniteuses des deux chefs militaires
Vêtue d’une cotte de mailles, entourée d’archers, me voici dans la tente de roi Henri V d’Angleterre. Il est très calme, ses yeux sont sombres son regard froid et ses lèvres remuent. _ « Fiers de leur nombre et l’âme assurée, les français confiants et exubérants font de l’anglais méprisé, l’enjeu de leurs parties de dés. Il est vrai que nous courront un grand péril, d’autant plus grand doit être notre courage, les français peuvent être sûrs de leur victoire, nous les battrons à plate couture ». C’est dans le même état d’esprit que me reçoit ensuite le duc d‘Albret, représentant le roi fol Charles VI. L’oeil est rusé, la bouche plus pincée. « A cheval vaillants princes, à cheval. Nos méchants voisins nous font lever de bon matin mais les braves français vont gagner faute de gibier. Notre approche répandra une telle terreur que l’anglais va se recroqueviller d’effroi et se rendre ». Retour à la tour. Dans la plaine, les soldats des deux camps font entendre les bruits redoutables des préparatifs de guerre. La pluie tombe depuis des heures, le sol est un cloaque. Les français sont, m’a-t-on dit environ 30.000, les anglais 10.000
L’horloge du village sonne la 3ième heure du matin, les armées se mettent en marche. J’aperçois les chevaliers et archers anglais qui s’avancent jusqu’à 300ms des chevaliers et fantassins français, en armures, prêts à charger. Le silence est angoissant. Mais que se passe-t-il ?. Un sifflement transperce l’air. Ce sont les archers anglais, a pied, qui font tomber sans discontinuer des milliers de flèches sur leurs ennemis. Le bruit est assourdissant. Les chevaux tombent, des cavaliers fuient, les autres désarçonnés restent plantés dans la boue et empêtrés dans leur armure. Ils trébuchent, perdent pied, les fantassins, eux, sont si serrés qu’ils ne peuvent bouger !. C’est un mélange indescriptible de combats corps à corps. Les archers anglais sont plus mobiles, ils transpercent les corps, abattent les hommes à coups de hache et de fléaux. Les chevaliers français ont juste le temps de voir la mort arriver par la fente étroite de leur heaume. Une longue plainte faite de cris, de gémissements, de hurlements montent jusqu’à moi. C’est insupportable !.Le vent de la défaite souffle, c’est la débandade, l’arrière garde à cheval fait honteusement demi tour. Sur le champ de bataille, les corps des morts et des agonisants forment des monticules hauts comme un homme. Nous sommes en cours de l’après midi de ce 25 octobre 1415. Des mouvements de la 3ième ligne française se produisent, une nouvelle bataille va commencer ?. Non, les archers anglais se précipitent pour massacrer tous les prisonniers hormis ceux de la noblesse qui valent beaucoup d’argent. Je connaîtrais le bilan : 7000 français tués contre 1600 anglais……Je me réveille, je suis à nouveau au 21ième siècle Cette victoire sur les français résonne comme la confirmation du sentiment national anglais, de l’identité anglaise et montre le changement des techniques militaires. Dans des vitrines sont exposées des reproductions d’armes de l’époque. Voici les arcs et flèches d’Azincourt, les archers tiraient 10 à 12 flèches par minute Les 6000 archers tiraient donc 60.000 à la minute en tir courbe pour casser la charge. Les bouts métalliques étaient simples ou effilés. On trouve une arbalète, des fléaux,des haches,des épées des cottes de maille. Le heaume pesait 5kls et une armure complète environ 30kls au prix d’un porsche actuelle. Plus loin un chevalier en costume, sur son destrier,a revêtu un tabar à ses armes (son assurance vie en cas de prise). Une autre pièce renferme beaucoup d’objets de cette époque.
Nous avons passé une très bonne journée grâce à Léon, Jo et Emile. Qu’ils en soient vivement remerciés.
Françoise H
18 avril, 2007
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
Françoise Quel talent!! on s'y croirait on entend les fléches passer au dessus de nos têtes en sifflant
Petit oubli Remerciements à Pierre qui a pris en main à ma place au pied levé "c'est le cas de le dire" les 10 Km
Léon C
Enregistrer un commentaire